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Entrevue avec Charlotte Barat, coordonnatrice de projet à l'AJEFCB.

RCPMTA: Parlez nous du projet Modèle de justice réparatrice pour les aînés

Ce projet est né de l’AJEFA (Association des juristes d’expression française de l’Alberta). La directrice générale de L’AJEFA, Fernande Bergeron, avait assisté à la conférence sur la justice réparatrice en Alberta il y a cinq ans. Enthousiasmée par ce sujet, elle y a vu une action possible de l'AJEFA et des AJEF en général. Elle a alors demandé un financement auprès du gouvernement fédéral par le biais du programme Nouveaux Horizons. Une fois le financement obtenu, l’AJEFA a réparti une partie du montant du financement entre les associations des juristes des provinces du Canada, dont la Colombie-Britannique.

En 2012-2013, l’AJEFCB a réalisé et publié un livret intitulé : “Prévenir l’abus – guide à l’intention des aînés de Colombie-Britannique”.
Nous avons distribué 1000 livrets à travers la province: 650 auprès de l’Assemblée francophone des retraité(e)s et aîné(e)s de la C.-B. à Victoria (AFRACB); une cinquantaine dans diverses associations francophones à Vancouver (Société de développement économique par exemple). Le reste a été distribué durant diverses activités et lors des cinq ateliers que l"AJEFCB a animé à Vancouver, Penticton, Kelowna, Vernon et Victoria.

En 2014-2015, l’AJEFCB a mis sur pied un comité dont le mandat est d' utiliser la justice réparatrice pour contribuer à la lutte et à la prévention contre la maltraitance envers les aîné(e)s francophones de la Colombie-Britannique.
Les objectifs du projet sont :

Nos objectifs, tout comme notre stratégie évoluent avec le projet est en cours.
Depuis 2012, l’AFRACB est notre partenaire. Pour 2015-2016, nos partenaires sont Legal Services Society of BC, le gouvernement de la Colombie-Britannique (Programme des affaires francophones - Secrétariat des Affaires intergouvernementales) , ainsi que RésoSanté.


RCPMTA: Quel processus avez-vous suivi pour identifier les meilleures pratiques pour le projet?

J'ai suivi un processus d’information et de formation. En février 2013, je me suis rendue au Québec pour une mission exploratoire. J’ai notamment visité une coopérative pour aînés francophones indépendants. Cette coopérative fait de la justice réparatrice. J’ai ainsi pu voir comment le processus mis en place fonctionnait. La coopérative pratique les cercles et la médiation. En 2013 et 2014, je me suis rendue au symposium sur la justice réparatrice à Toronto (2013) et Banff (2014). J’ai beaucoup appris des expériences des autres lors de ce symposium.
J'ai en outre suivi une formation de 4 jours à Edmonton en février 2015 pour devenir médiatrice citoyenne. Deux aînés francophones de la C.-B. m’ont accompagné et ont suivi cette formation afin de devenir médiateur citoyen en C.-B.
Enfin, je m’inspire de l’expérience de l’AJEFA qui a crée un comité de justice réparatrice. Nous échangeons régulièrement sur nos expériences, afin de mener au mieux ce projet.

RCPMTA: Quel type d’évaluation est en place pour votre projet?

Pour le moment, aucun type d’évaluation spécifique n’est en place pour ce projet. Nous allons l’établir dans un futur proche.

RCPMTA: Quels sont les obstacles les plus souvent rencontrés par les aînés francophones victimes de maltraitance et comment votre projet va-t-il accroître la capacité de prévention et d’intervention dans les cas de maltraitance?

Les obstacles les plus souvent rencontrés par les aînés francophones victimes de maltraitance sont  :

 Je pense que notre projet va accroître la capacité de prévention et d'intervention du fait que le comité de prévention et lutte contre la maltraitance envers les aînés francophones de la C.-B. devrait bientôt offrir des services directs et/ou indirects en français aux aînés francophones victimes de maltraitance. Il représentera une ressource supplémentaire pour ces derniers.

RCPMTA: Vous avez récemment participé au colloque Ensemble pour assurer les droits, la sécurité et la dignité des aînés à Saskatoon, quelles conclusions essentielles en avez-vous retiré?

Tout d’abord, que de très bonnes initiatives que je ne connaissais pas sont menées. Ainsi, l’idée essentielle est qu’il faut sans cesse continuer de voir ce qui se fait que ce soit dans sa province ou à l’extérieur afin de puiser des idées dans les expériences de chacun.

L’autre conclusion est que réseauter est important et essentiel pour mener à bien certains projets. La justice réparatrice est un projet pour lequel le réseau est très important car il faut impliquer la communauté pour pouvoir mener à bien un projet de justice réparatrice. Ainsi, continuer de partager les idées et s’entraider est important.

RCPMTA: Quelles sont vos attentes et vos espoirs pour le projet de connecteur des savoirs du RCPMTA?

 

 

 

Charlotte AJEFCBCharlotte Barat:
Juriste de formation (L.L.M. à Bordeaux en France), Charlotte Barat travaille à l'Association des juristes d'expression française de la Colombie-Britannique (AJEFCB) depuis mai 2011.
Gestionnaire de projets, elle s'occupe notamment de projets en matière de lutte contre la maltraitance envers les aîné(e)s francophones de la C.-B. et de veille juridique.
Passionnée par le droit, elle est toujours enthousiaste à relever des défis et à s'impliquer pour mener au mieux un projet. Devenu citoyenne canadienne en octobre 2014, elle est fière de détenir désormais les deux passeports qu'elle chérit tant.

Retrouvez l'Association des juristes d'expression française de C-B sur twitter à @ajefcb