Par Le Réseau FADOQbloc marque bleu 1

Il est bien difficile pour une personne âgée de reconnaître qu’elle est victime de maltraitance lorsque le méfait est perpétré par un proche. Il est tout aussi difficile de s’avouer victime d’une escroquerie par téléphone de peur d’avoir l’air idiot. Et que dire de la crainte de représailles pour avoir dénoncé un mauvais traitement? 

L’abus, la fraude et la maltraitance sont pourtant des maux qui affligent un nombre croissant de personnes âgées de 65 ans et plus. Au Québec, de 7 à 10 % des aînés seraient victimes de maltraitance, et cette statistique ne représente que la pointe de l’iceberg, car la plupart des cas ne sont pas dénoncés ou reconnus par les victimes. Ainsi, posons d’emblée la question suivante : « Comment renverser cette fâcheuse tendance? »

Le Réseau FADOQ travaille depuis maintenant plus de 45 ans à sortir les gens de 50 ans et plus de l’isolement, à favoriser leur sentiment d’appartenance et à défendre leurs droits auprès des instances publiques.

Il est bien connu qu’au Québec le vieillissement de la population est accéléré. D’ici 2030, en effet, plus de 28 % de la population aura 65 ans ou plus. Pourtant, il est difficile de voir un engagement et un plan concret envers les aînés du Québec.

À ce titre, le Réseau FADOQ dénonce le fait qu’une politique nationale du vieillissement se fait attendre depuis plus de 20 ans.  Il est difficile de comprendre la vision, si elle existe, du gouvernement du Québec.  Pourtant, la nouvelle situation démographique nécessite des actions immédiates afin d’engager la population dans cet important virage.

Jamais, au Québec, les médias n’ont autant parlé des personnes âgées, et ce, malheureusement pour les mauvaises raisons.  La capacité limitée de l’État à répondre aux besoins des aînés en perte d’autonomie est mise en relief quotidiennement. Par ailleurs, les médias relaient régulièrement des cas désolants de maltraitance, d’abus et de fraudes vécus de manières récurrentes.

Que faire pour protéger ces personnes vulnérables? Devant la nonchalance des instances publiques, le Réseau FADOQ a mis de l’avant un programme visant à informer les aînés et leur entourage des divers types de maltraitance et de fraude.

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Le programme Aîné-avisé  développé en collaboration avec le CSSS-Cavendish de Montréal ainsi que la Sûreté du Québec vise à informer et sensibiliser les aînés sur la maltraitance et la fraude, à leur montrer des situations réelles grâce à cinq vidéos produites spécialement pour le programme et à leur fournir des références en cas de besoin. L’objectif est de favoriser la reconnaissance de dangers existants.

À ce jour, plus de 45 000 aînés ont participé aux séances d’information. Bien entendu, le travail est loin d’être terminé, et nous allons développer un volet contre l’intimidation afin de sensibiliser les gens à ce fléau, qui frappe de plus en plus souvent.

Au final, il nous faut penser la maltraitance de manière holiste. Le vieillissement de la population invite à la planification immédiate d’un plan d’action national permettant d’appréhender différents enjeux qui, encadrés, pourront devenir de belles occasions de croissance et d’évolution des politiques sociales pour le Canada tout entier. 


À propos des auteures

caroline bouchard
Caroline Bouchard
Conseillère aux Affaires publiques – Recherche – Relations gouvernementales

karine corbeil
Karine Corbeil 
Coordonnatrice – Projets spéciaux


Cet article a été initialement publié sur le site de l'Association médicale canadienne et est republié avec la permission de l'AMC et des auteures.