Dans l’ensemble, les Canadiens âgés vieillissent mieux, sont plus actifs et ont une vie plus remplie que les générations précédentes. Parallèlement, les Canadiens âgés courent toujours le risque d’être victimes de violence de la part de membres de leur famille, de partenaires intimes, d’amis, de soignants et d’autres personnes (Miszkurka et autres, 2016). Parmi les personnes âgées, la plus grande proportion de femmes (54 %) est en grande partie attribuable au fait que les femmes vivent plus longtemps, en moyenne, que les hommes. Toutefois, l’écart de mortalité entre les genres a diminué au cours des dernières années et devrait continuer de diminuer en raison de l’augmentation de l’espérance de vie des hommes canadiens (Statistique Canada, 2019a). Compte tenu de la proportion croissante de personnes âgées au Canada, il est important de comprendre le risque de victimisation qu’elles courent et, par le fait même, leurs perceptions à l’égard de la sécurité et leur sentiment de sécurité. Lorsque les personnes âgées sont victimes de violence, il est essentiel de savoir où la violence se produit, qui la commet et si elle est signalée à la police, et ce, afin de pouvoir comprendre et atténuer les risques.
Bien que les estimations sur la prévalence varient, on pense que la violence envers les personnes âgées touche environ un huitième des adultes âgés qui vivent dans les Amériques (Yon et autres, 2017). Le risque de subir diverses formes de violence est accru chez certains segments de la population âgée. Plus précisément, les personnes qui se trouvent socialement isolées, celles qui ont une déficience cognitive, qui sont physiquement fragiles, qui vivent en établissement ou dont les soins dépendent d’autres personnes sont plus à risque de subir de mauvais traitements (Brijnath et autres, 2021; Pillemer et autres, 2016). Parmi les conséquences de la violence qui, à leur tour, intensifient le risque de récurrence, figurent la probabilité accrue de développer des problèmes de santé mentale ou physique, l’hospitalisation, le déclin cognitif, le placement dans un établissement de soins infirmiers et la mortalité (Organisation mondiale de la Santé, 2021; Yunus et autres, 2019).
Dans le présent article de Juristat, fondé sur de multiples sources de données, on examine la nature et la prévalence de la victimisation avec violence chez les personnes âgées. De plus, on y présente les divers facteurs associés aux perceptions de ce groupe de personnes à l’égard de la criminalité et de la sécurité. Les données autodéclarées de l’Enquête sociale générale de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation) sont fournies en premier, décrivant de façon détaillée les expériences de victimisation avec violence des personnes âgées et leurs perceptions à l’égard de la sécurité. Les sections qui suivent présentent les données déclarées par la police tirées du Programme de déclaration uniforme de la criminalité et de l’Enquête sur les homicides, qui révèlent des renseignements sur les tendances annuelles, le lien des auteurs présumés avec les victimes, ainsi que les caractéristiques des affaires. Bien que 2020 ait été une année inhabituelle en raison de la pandémie de COVID-19, les données sur les affaires déclarées par la police étaient semblables en 2019 et en 2020. À ce titre, cet article fait état des plus récentes données déclarées par la police en 2020.
Source: Statistiques Canada