''Un sondage réalisé par la Fondation Émergence, qui visait à évaluer la présence de personnes aînées lesbiennes, gaies, bisexuelles et trans (PA-LGBT) au sein des RPA, a révélé qu’un tabou social y persiste entourant la diversité sexuelle et de genre. Parmi le très faible nombre de réponses obtenues, la Fondation a reçu un : « On n’a pas de ça icitte ». Or, de nombreuses expériences d’homophobie et de transphobie sont vécues par des PA-LGBT dans des RPA, notamment : une curiosité malsaine à l’égard de l’intimité physique des PA trans ; des attitudes de mépris envers les PA-LGBT de la part de prestataires de soins et une faible considération pour les problèmes de santé lorsque l’orientation sexuelle (OS) est connue. En raison de leur OS ou de leur identité de genre (IG), les PA-LGBT sont davantage exposées à des formes ou des types de maltraitance, tels que la négligence. Ces difficultés sont amplifiées lorsque s’ajoutent les contraintes pour l’obtention de services répondant spécifiquement à leurs besoins. Les expériences passées ou actuelles de discrimination telles que l’homophobie ou la transphobie peuvent inciter les PA à ne pas dévoiler leur OS ou leur IG par crainte de négligence, de discrimination ou de harcèlement.(...) Dans ce contexte, des PA-LGBT peuvent donc retourner « dans le placard » lorsqu’elles font leur entrée en RPA[42]. Elles peuvent craindre de partager leurs expériences de vie avec les autres résidents, ou de subir du rejet si elles leur révèlent leur OS ou IG.
Considérant la pertinence sociale et scientifique de réaliser une recherche sur cette problématique complexe, différents acteurs du Centre collégial d’expertise en gérontologie (CCEG|CCTT) du Cégep de Drummondville, de la résidence Jazz de Drummondville, qui accueille des PA autonomes ou semi-autonomes, du Groupe régional d’intervention sociale (GRIS) Mauricie–Centre-du-Québec, de la Chaire de recherche sur la maltraitance envers les PA de l’Université de Sherbrooke (UdeS), de l’Université Laval, du Centre d’initiation à la recherche et d’aide au développement durable (CIRADD) du Cégep de la Gaspésie et des Îles (Cégep GI) et du Centre en imagerie numérique et médias interactifs (CIMMI) du Cégep de Sainte-Foy ont uni leurs forces pour réaliser cette recherche-action. Son objectif général était de prévenir et contrer la maltraitance envers les PA-LGBT vivant dans les RPA, par une meilleure compréhension de ces situations, ainsi que le développement, l’implantation et l’évaluation d’un jeu sérieux.''
Chercheure principale : Marie-Ève Bédard, Centre collégial d’expertise en gérontologie (CCEG|CCTT) du Cégep de Drummondville
Source : Fonds de recherche du Québec