Par Denise Lemire, membre du conseil d'administration du RCPMTA
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Ce blogue est paru dans le Vivre+ de la FARFO le 1er février 2020.



Afin de souligner le 20e anniversaire du Réseau canadien pour la prévention du mauvais traitement des aînés (RCPMTA ou CNPEA en anglais), je vais vous faire part de ma réflexion sur la maltraitance des personnes aînées, et ce, dans le cadre des trois prochains blogues : le premier porte sur la définition de la maltraitance, les formes, les types et je vais donner des exemples de situations. Le deuxième blogue (paru en tant qu’article dans le Vivre+ de la FARFO du 1er mars 2020) présentera diverses suggestions d’interventions, de pistes d’action ainsi que certaines politiques publiques en lien avec la maltraitance chez les personnes aînées. Finalement, dans le troisième blogue, j’aborderai les divers acteurs qui travaillent en lien avec la maltraitance et j’identifierai certaines de leurs ressources disponibles en français. 

Partie 1- Initiation 
Il y a beaucoup de documentation qui porte sur la maltraitance des personnes aînées et certains organismes ont le mandat d’offrir des renseignements au public en général.

Au niveau national, je vous invite à vous tourner vers le Réseau canadien pour la prévention du mauvais traitement des aînés (RCPMTA ou CNPEA en anglais) qui encourage le partage d’informations fiables (outils, études, webinaires etc.) et facilite le développement de programmes et de politiques qui œuvrent à la prévention de la maltraitance des personnes aînées. 

Au niveau provincial, il y a Elder Abuse Prevention ON/Prévention de la maltraitance envers les aînés (ON) qui offre énormément de renseignements sur ce thème dans son site Internet, qui coordonne des webinaires et qui offre des ateliers. La FARFO travaille avec cet organisme depuis plusieurs années. 

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la maltraitance est «un acte unique ou répété, ou l’absence d’intervention appropriée, dans le cadre d’une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime».

Les différentes formes de maltraitance des personnes âgées peuvent être des violences :

  • physiques: coups, blessures, contraintes physiques…
  • morales et psychologiques: injures, violation de la vie privée, chantage, privation d’affection ou de visites…
  • médicamenteuses: excès de médicaments, absence de traitement adapté,
  • financières: vol, extorsion, héritage forcé;


Il y a aussi :

  • les négligences actives (enfermement…) ou passives (absence d’aide à l’alimentation…),
  • les violations des droits civiques: atteintes aux libertés et droits fondamentaux des personnes.

Et j’ajouterais l’âgisme à cette liste.

Voici quelques situations qui ont été identifiées par les médias:

  • Des arnaqueurs visent les aînés à Cornwall (Ontario) : ''….Grand-maman, j’ai besoin d’argent, je viens de subir un accident, je t’en prie, ne le dis pas à mes parents… Et ce n’est pas seulement à Cornwall que ça se passe. C’est une arnaque! Raccrochez.'' (article du journal LeDroit, 13 décembre 2018)  
  • La GRC lance une mise en garde – attention aux arnaques amoureuses : la police fédérale confirme que quelque 760 personnes au Canada ont déclaré des pertes d’au-delà 22,5 millions $ au Centre antifraude du Canada. Plus la confiance acquise est grande, pires sont les pertes. Donc méfiez-vous lorsqu’une personne prétend vivre dans les environs, mais qui travaille présentement à l’étranger, car cela peut être un piège pour demander de l’argent plus tard. (article du journal LeDroit, 13 février 2019)
  • Dans un centre de longue durée d’Ottawa – Frappé à 11 reprises par un préposé : un préposé aux bénéficiaires a été filmé alors qu’il donnait 11 coups de poing à un homme de 89 ans atteint des maladies d’Alzheimer et de Parkinson. (article du journal LeDroit, 5 juillet 2017). Un examen de la situation a été commandé par la Ville d’Ottawa. Le travailleur a reçu une sentence de 90 jours en prison (article du journal Ottawa Citizen, 21 octobre 2017).
  • Violence verbale dans une résidence d’aînés d’Ottawa – Trois congédiements et une enquête indépendante : une caméra dissimulée par les proches dans la chambre de la résidente a permis de capter des enregistrements audio de propos troublants et offensants formulés par la préposée aux bénéficiaires impliquée dans cette affaire. Trois préposées ont été licenciées suite à une enquête. (article du journal LeDroit, 29 septembre 2017)


Selon Statistique Canada, en 2016, plus de 10 300 personnes de 65 ans et plus ont été victimes d’un crime violent déclaré par la police au Canada. Parmi ces victimes, le tiers (34 %) ont été agressées par un membre de la famille tel que leur enfant, leur conjoint, leur frère ou sœur, ou un autre membre de la famille…

Ces situations ne sont que quelques exemples de maltraitance. Comme on peut le constater, la maltraitance chez les personnes aînées n’est pas une petite affaire. C’est complexe, les cas sont des plus variés, les situations peuvent être très émouvantes. La société devrait avoir une tolérance zéro face à la maltraitance et on devrait miser pour la bientraitance.

 

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